« Sous les rutilements du jour»
Pour orchestre d’instruments à plectre (mandolines, mandoles, guitares), + une contrebasse

Compositeur : Edith Lejet
Composition en 2020 (avril à juillet)
Durée : 5 minutes environ
Commanditaire : Les pincées musicales
Création : 8 novembre 2020 à la Maison des Pratiques Amateurs, 4, rue Félibien, 75006 - Paris


Commentaires :

Cette pièce a été composée dans des circonstances très particulières. En fait, pour cause de pandémie (Covid 19), le confinement venait d’être instauré lorsque le 23 mars 2020 Florentino Calvo m’a fait la commande inattendue de cette œuvre. J’ai pu bénéficier pendant les semaines de confinement puis post-confinement de conditions très favorables à la création artistique, et propices à une concentration soutenue grâce à la disponibilité presque totale de mes journées. J’ai vécu un moment privilégié si ce n’était le drame ambiant.

A propos du titre :

J’ai d’abord pensé l’œuvre comme étant une conversation de type ludique entre les divers instruments, sur un fond assez rythmique mais un peu boiteux, et surtout très syncopé.
Dans le courant de mon travail, le son des mandolines, si lumineux, m’a évoqué l’idée de rutilance ou de rutilement. J’ai alors pensé à un fragment de vers de Rimbaud, issu du Bateau ivre : « sous les rutilements du jour ».

En composant cette œuvre, aucune image marine ne m’a traversée : l’idée de rutilement me suffit. Mais tout compte fait si l’on veut y voir des jeux de lumière sur la surface de la mer, cette musique, qui culmine sur un choral carillonnant, peut sans doute y trouver un sens.

A propos de la forme :

Il n’y a pas de forme préétablie. Dans un recueil intitulé Debussy-Lettres (éditions Hermann, page 166) figure cette déclaration : « Je me persuade de plus en plus que la musique n’est pas par son essence une chose qui puisse couler dans une forme rigoureuse et traditionnelle. Elle est de couleurs et de temps rythmés ».

On pourrait ici songer à une forme en spirale avec des éléments bien typés qui se retrouvent toujours modifiés au fur et à mesure du déroulement de la pièce. Mais il ne serait pas faux non plus d’y voir l’esprit d’une forme en arche.

On peut remarquer des champs harmoniques susceptibles de subir des transpositions successives qui les élèvent vers l’aigu, ou au contraire les abaissent lorsqu’il s’agit de l’autre versant de l’arche.


Edith Lejet



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