«Toute la nature sort de l’or»


Pour 15 musiciens

Composition en 2009

Durée : environ 7 minutes

Commande de l’Ensemble Muromachi

Nomenclature des instruments : 15 musiciens

shino-bue, shakuhachi, traverso, flûte à bec , hautbois baroque, hichiriki, 2 stands de percussion, kotos, clavecin, orgue positif, 2 violons, 2 violes de gambe

Création : le 24 février 2010, Casals Hall, Tokyo par l'ensemble Muromachi sous la direction de Hiroaki Takaha.


Commentaire

Cette œuvre résulte d’une commande de M. Laurent Teycheney pour l’Ensemble Muromachi.
La perspective de composer une pièce en liaison avec les « Cent phrases pour éventails » de Paul Claudel m’a beaucoup attirée, tout comme j’ai été spontanément séduite par l’idée d’associer les sonorités de certains instruments traditionnels japonais avec les timbres d’un orchestre baroque européen. J’ai pressenti des affinités entre ces deux univers, dont la fusion permet sans doute de créer des textures sonores inédites, fines et poétiques, bien en relation avec les courts poèmes de Claudel.
Avec soin, et très aidée à distance par M. Teycheney, j’ai tenté de me familiariser avec toutes les ressources instrumentales qui m’étaient offertes. En effet, percussion exceptée, je n’avais jamais eu l’occasion d’écrire pour les instruments qui composent l’Ensemble Muromachi.
C’est surtout en m’appuyant sur mon intuition que je me suis lancée dans la composition de cette œuvre singulière.
J’ai choisi de m’adresser à quinze musiciens, en me référant à l’organisation d’un groupe comme l’Ensemble Intercontemporain en France, soit : des instruments à vent aux registres diversifiés, des percussions, des instruments à cordes pincées, des claviers, et des cordes aux registres également diversifiés. Parmi les instruments japonais, j’ai éliminé ceux qui portaient de façon trop marquante la signature de leur origine, comme le shamisen ou le shô.
Constatant dans mon instrumentarium une réelle lacune pour couvrir le registre allant du grave au medium, notamment au niveau des vents, j’ai jugé utile de disposer d’un orgue positif et d’un clavecin.
En définitive cinq musiciens viennent du monde de la musique japonaise, pour dix musiciens jouant des instruments baroques. Seul le vibraphone, joué par l’un des percussionnistes, n’appartient ni à l’une, ni à l’autre des cultures. Tous ces instruments se mêlent dans une quête d’homogénéité, pour développer un vaste registre de sonorités délicates, sensibles, et, je l’espère, évocatrices du poème retenu.

 

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