Théâtre la Vignette, avenue du Val de Montferrand, 34000 Montpellier

Commentaire :

Deux citations introduiront ce commentaire :

1. Charles Koechlin dans son Traité de l’Orchestration (1939, réédition en 1954) dit de la flûte qu’il la ressent comme « l’instrument heureux de la lumière et du rêve ».



2. Dans le cahier n° 120 d’avril 1979 de la revue Zodiaque, consacré au peintre Maurice Estève (1904-2001), on peut lire : « en vérité une toile est pour moi une somme de reprises incessantes qui dure jusqu’à ce que je me trouve devant un organisme que je sens vivant. Seule ma sensibilité peut me dire si j’ai atteint ou non cette reconnaissance ».

De la grande variété de textures que peut permettre un ensemble de douze flûtes solistes, des bribes de mélodies au caractère lyrique se dégagent, et viennent perturber une matière sonore tout d’abord neutre et sans éclat particulier, pour la percer et projeter leurs couleurs subtiles et chatoyantes. Ces phrases se répondent, s’entrecroisent et cheminent de façon spontanée.
Il s’agit en quelque sorte d’un tableau nocturne qui progressivement laisse apparaître des taches de lumière dont les teintes multiples s’entremêlent comme par magie.